Ensemble Pour l'Afghanistan - EPA
Formation des Femmes- Maison de Quartier
1- Contexte
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Plus de 85% des femmes sont illettrées car elles n'ont pas eu accès au système éducatif.
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90% d'entre elles sont soit sans emploi ou au mieux, disposent d'une activité précaire informelle.
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Plus de 85% sont victimes de violences physiques et psychologiques sans qu'il n'y ait un véritable état de droit les protégeant.
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Mortalité maternelle parmi les plus élevées au monde: près de 1 000/100 000 naissances (17/100 000 au Tadjikistan voisin). Moins de 5% des femmes accouchent dans un centre de santé.
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Mortalité infantile (nourisson de moins d'un 1an): triste record mondial avec 150 pour 1000 naissances (33/1 000 au Tadjikistan; 3,7/1 000 en France).
Rapide rétrospective des femmes afghanes sur près d'un siècle
2- Nos objectifs
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Fournir une instruction de base aux femmes et jeunes filles du quartier de Tchelsetoun.
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Permettre aux jeunes mères d'acquérir l'aptitude à apporter du soutien scolaire à leurs enfants.
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Faire de l'instruction des femmes le vecteur du changement des mentalités et comportements discriminatoires.
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Élever la place de la femme dans le foyer familial étendu et, plus largement, dans la société.
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Faciliter la réinsertion des jeunes filles déscolarisées dans le système scolaire publique.
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Assurer une formation qualifiante, génératrice de revenu.
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Fournir, aux femmes du quartier, un accès gratuit aux soins de santé primaires, notamment en gynécologie et suivi de grossesse.
3- Notre action et nos résultats
EPA a mis en place la maison de quartier en 2010, en louant un local de 6 pièces sur le secteur de Tchelsetoun, dans le 7ème district de Kaboul. L'intégralité des services proposés sont gratuits.
3.1 Cours d'alphabétisation et de calcul
Progressivement, en l'espace de 4 ans, nous avons mis en place 6 classes de niveaux: 3 niveaux en initiation et 3 autres en perfectionnement. Le niveau 6 est équivalent au programme de 5ème, voire de 4ème, du cursus scolaire publique.
Le cycle de formation, pour chaque niveau, est de 8 mois, à raison de 6 jours/7, soit 200 heures. Nous accueillons en moyenne 40 à 50 femmes par cycle. La tranche d'âge des participantes va de 14 à 40 ans.
La plupart des femmes et jeunes filles suivent plusieurs cycles, année après année, vers les niveaux supérieures. Nous en avons identifié une trentaine qui ont débuté, totalement analphabètes, en niveau 1 et ont poursuivi jusqu'au niveau 6 (près de 1200 heures de cours).
De nombreuses jeunes filles (12-16 ans) scolarisées ou déscolarisées participent aux niveaux de perfectionnement soit pour mieux assimiler le curriculum scolaire ou bien pour se mettre à niveau afin de réintégrer l'école publique.
Le programme du niveau 6 est le suivant:
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Multiplication, addition, soustraction et division à 5 chiffres; réduction des fractions.
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Lecture de texte et d'article de journaux; dictée et rédaction libre de plusieurs paragraphes.
Depuis 2010, nos cours auront permis à près de 500 femmes de se libérer du carcan de l'illettrisme et d'élargir leur spectre d'aspiration pour une vie meilleure.
3.2 Cours d'initiation à l'anglais
Formation initiée en décembre 2019 et qui connait un vif intérêt auprès des jeunes filles du quartier puisque plus de 25 personnes y participent déjà alors que l'on attendait une dizaine de candidates au mieux.
Ce premier niveau d'initiation, en 2020, portera sur 150 heures de cours (5 heures par semaine/30 semaines). En 2021 nous envisageons d'introduire un niveau 2 d'initiation et le niveau 1 de perfectionnement si nos ressources le permettent.
Profil des participantes, en 2020:
- Tranche d'âge 15 à 35 ans;
- 6 bachelières pour qui l'acquisition de l'anglais favoriserait leur futur recherche d'emploi;
- 7 écolières des classes de CM2 à 4ème souhaitant consolider les fondements fragiles de l'enseignement de l'anglais à l'école. Cet enseignement débute à partir du CM1 mais se trouve confronté à une forte carence de compétence des enseignants);
- 12 jeunes femmes, issues des cours de perfectionnement (en alphabétisation) et pour qui ces cours d'anglais sont à la fois un moyen de valorisation social des femmes ainsi que d'ouverture sur l'extérieur et le monde.
400 heures de formation sur un cycle de 8 mois (2 heures par jour, 6 jour sur 7). Une moyenne de 40 femmes, réparties en 2 groupes, participent à la formation.
Les femmes et jeunes filles analphabètes doivent obligatoirement suivre aussi le cours d'alphabétisation et de calcul, pour être capable de prendre des notes, des mesures, d'additionner des longueurs etc.
Les 3 principaux résultats de ce programme, sont les suivants:
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En 9 ans, près de 400 femmes ont acquis le métier, ce qui leur permet de réaliser des économies importantes sur les besoins en habillement de la famille. Pour près de 20 à 25% d'entre elles ce nouveau métier leur procure un revenu, via des prises de commande dans leur environnement relationnel ou en travaillant dans des ateliers de couture.
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Attrait pour l'alphabétisation: la majorité des femmes analphabètes découvrant nos cours d'instruction via la couture se réinscrivent d'année en année, pour évoluer de l'initiation aux niveaux de perfectionnement.
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Activité et interaction sociale hors du foyer: pour un grand de femmes et jeunes filles nos cours représentent non seulement l'unique opportunité de sortie dans la journée mais aussi la possibilité de voir et d'échanger avec 20 autres femmes du groupe. Celles inscrites en couture et alphabétisation passent 3 heures par jour, 6 jours/7 (durant 8 mois), dans notre Maison de Quartier.
La Maison de Quartier est devenu le lieu privilégié de socialisation où elles se rendent visibles les unes envers les autres.
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3.3 Cours de couture
3.4 Suivi de grossesse et soins gynécologiques (depuis 2010)
Cabinet situé au sein de la Maison de Quartier où notre sage-femme consulte quotidiennement, sur une plage de temps partiel: moyenne de 1 000 consultations gratuites par an.
Les fiches médicales des patientes enceintes indiquent que les futures mères viennent consulter notre sage-femme 3 à 4 fois durant leur grossesse.
Cette donnée est très encourageante pour EPA, quand on sait que le pays détient le triste record de mortalité maternelle et que le suivi préventif et régulier de grossesse est quasi inexistant.
Profils des patientes :
